Nouvelles 6 --- Comment se passe une thérapie ?

Souvent la première question posée par des personnes qui hésitent à se lancer dans un travail sur eux-mêmes est : « qu’est-ce qu’une thérapie selon l’Approche Gestaltiste ? » Bien que la réponse à cette question n’éclaire que peu la personne parce que la vraie réponse se trouve dans l’expérimentation elle-même du processus thérapeutique, je vais me risquer à donner quelques points de repère.

Je m’inspirerai largement d’un texte de Jean van Pevenage dans sa brochure « Programme 2001 » Intégration qui, pour ma part, me semble bien expliquer les différentes étapes d’une thérapie gestaltiste. Il faut cependant noter que pour les besoins de la compréhension, je schématise les différentes étapes qui, dans l’ « ici et maintenant* » de la thérapie, se révèlent bien plus complexes et, dans le « contact organisme-environnement* », bien moins différenciées les unes des autres.

Dans un premier temps, quand un patient vient en psychothérapie, il commence par exposer son problème. Il parle de la manière dont il l’a vécu ou dont il le vit maintenant.
Le but de cette première phase vise à décharger la tension émotionnelle attachée au problème de la personne et à lui permettre ainsi d’aborder les phases suivantes de la thérapie avec plus de sérénité.

Très souvent le lieu de la thérapie est le seul endroit où le patient peut exprimer son problème en toute liberté et « à cœur ouvert » sans perturber son milieu social et familial. Ce premier temps peut prendre de nombreuses séances.
En même temps se travaille la demande du patient. Que veut-il, cherche-t-il, espère-t-il en venant en thérapie ? Cette question permet aussi au thérapeute de se positionner face à la demande du patient.

Le deuxième temps est consacré à examiner quel est l’impact du problème exposé sur le comportement du patient « ici et maintenant » dans la séance individuelle. Par exemple, le problème exposé se reproduit-il ici ( le client agit-il avec le thérapeute comme il agissait autrefois avec son père) et/ou le client ressent-il de la honte, de la tristesse,… maintenant pendant qu’il parle au thérapeute.

Le troisième temps sera consacré à aider le client à trouver l’ajustement créateur* qui va lui permettre de résoudre son problème tel qu’il se manifeste ici et maintenant, avec le thérapeute. Celui-ci accompagnera le patient pour traverser les résistances qu’il a développées tout au long de son existence pour préserver ses croyances sur lui-même et les autres.

Le quatrième temps sera le temps nécessaire pour intégrer les expériences de la phase précédente dans l’ensemble de la personnalité du client. Pour que ces expériences « descendent » en lui et y trouvent leur place.

Un cinquième temps sera celui de la découverte. Le client constate comment il se voit lui-même et il voit le monde autrement.
Une thérapie, selon l’approche gestaltiste, n’est donc pas volontariste ni prévisible.
C'est une découverte, un cadeau pour avoir été fidèle à soi-même.*
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Pour le Centre Raiponce : P. Moreau



*La « Raiponce » est une fleur qui pousse sur les bords des chemins et aussi un conte de Grimm.
**Vincent de Gaulejac « L’ histoire en héritage », Desclée de Brouwer, Paris, 1999.

Nouvelles 1 --- janvier 2004